Élaboration d’une Stratégie pancanadienne en matière de génomique : réponse de Médicaments novateurs Canada

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Communiqué

Courriel envoyé au Secrétariat de la Stratégie pancanadienne en matière de génomique à l’adresse genomics-genomique@ised-isde.gc.ca

Médicaments novateurs Canada (MNC) est une association nationale regroupant 49 entreprises spécialisées en produits biopharmaceutiques et en vaccins qui travaillent sans relâche, en collaboration avec les gouvernements canadiens, pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et mettre à la disposition des Canadiens une variété de thérapies cellulaires et géniques novatrices et d’autres médecines de précision. Guidées par un Code d’éthique strict, ces entreprises collaborent avec les gouvernements, les compagnies d’assurance, les professionnels de la santé et les parties prenantes pour faire progresser leur domaine et améliorer le bien-être de la population. Elles s’engagent à être un partenaire précieux au sein des écosystèmes de soins de santé et d’innovation du Canada.

MNC soutient la création d’une Stratégie pancanadienne en matière de génomique (SPG) pour aider le Canada à renforcer son leadership international et à faire progresser la commercialisation et l’adoption de la génomique pour accroître sa capacité en la matière. Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) précise que la génomique est « une science qui vise à décrypter et à comprendre toute la structure génétique d’un organisme encodée dans son ADN et les molécules connexes ». La recherche en génomique s’applique non seulement au traitement des maladies et à la santé publique, mais aussi aux secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et des ressources naturelles. La génomique contribue à l’avancement de la médecine de précision, à l’amélioration de la productivité et de la résilience des forêts, des cultures et du bétail, à la création d’énergies et de biomatériaux plus durables, au bioassainissement des sites contaminés ainsi qu’à la protection de l’environnement. Tout au long de la pandémie de COVID-19, la recherche en génomique a été déterminante pour comprendre la nature du virus et développer un vaccin.

L’élaboration d’une stratégie cohésive et percutante en matière de génomique est un élément essentiel d’une approche globale et exhaustive qui est nécessaire à l’innovation dans le domaine des sciences de la vie au pays. Comme mentionné dans la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie de 2021, le Canada se classe au quatrième rang des pôles mondiaux de la santé et des biosciences, mais accuse un retard par rapport aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’Allemagne. Pour que le Canada puisse tirer profit de son expertise et exercer son leadership international, la SPG devrait promouvoir et encourager l’innovation, en plus de veiller à ce que les cadres réglementaires canadiens suivent aussi cet objectif. Une approche exhaustive de la génomique et des sciences de la vie en général peut également favoriser la résilience de la population dans le contexte d’éventuelles urgences sanitaires.

La SPG devrait s’aligner et s’appuyer sur les cinq piliers de la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie :

  1. Une gouvernance forte et coordonnée : la Stratégie doit comprendre un alignement au fédéral (cohérence des objectifs et des politiques entre les portefeuilles de la santé et de l’innovation), une coopération étroite avec les provinces pour soutenir leurs efforts dans le domaine des sciences de la vie, et un partenariat productif entre les gouvernements, l’industrie et les autres parties prenantes. Le financement de nouvelles infrastructures et de nouveaux équipements destinés aux tests génomiques en dehors de la recherche devrait être envisagé au moyen de budgets consacrés aux administrations et aux établissements.
  2. Établir une base solide en renforçant les systèmes de recherche et la filière de talents : soutenir et maintenir des systèmes pharmaceutiques provinciaux dynamiques peut contribuer à attirer les talents et les essais cliniques. Des problèmes de ressources humaines subsistent en raison du nombre limité d’experts canadiens qualifiés en pathologie moléculaire. La mise en place de programmes pancanadiens officiels pour former des médecins dans ce domaine ainsi que des investissements pour retenir les talents canadiens sont essentiels pour accroître le bassin de personnes qualifiées dans le domaine de la médecine et de la bio-informatique. Le Canada peut également soutenir de nouveaux modèles d’innovation en investissant dans l’infrastructure de recherche, notamment pour permettre la production de données concrètes. L’intégration des données au-delà des frontières provinciales et l’accessibilité des données à toutes les parties prenantes par le biais d’un modèle de réseau de recherche collaboratif aideront à tirer parti des données et à en optimiser l’utilisation.
  3. Favoriser la croissance des entreprises en redoublant d’efforts dans les domaines de force existants et émergents : la SPG peut s’appuyer sur les forces de recherche existantes en génomique et en intelligence artificielle pour renforcer les capacités dans le domaine de la médecine de précision. Étant donné qu’une grande partie de l’expertise dans ces domaines réside dans le secteur privé, la communication et la collaboration entre les parties prenantes seront essentielles.
  4. Renforcer les capacités publiques : nous constatons qu’il existe un écart important et une fragmentation de l’équité en matière de tests et de dépistage génomiques, que certaines provinces, comme le Québec et l’Ontario, ont commencé à combler. Le renforcement de la capacité des tests de séquençage de nouvelle génération pour les cancers et les maladies rares est essentiel pour assurer un diagnostic rapide et précis afin de favoriser de meilleurs résultats pour la santé des patients et de construire un écosystème robuste des sciences de la vie.
  5. Favoriser l’innovation en assurant une réglementation de classe mondiale : nous constatons que l’attribution agile des homologations, une réglementation des prix compétitive et prévisible et l’accès rapide aux médicaments, le tout combiné à des processus de remboursement adaptés à des médecines de précision pour les maladies rares et à la reconnaissance des données concrètes dans la prise de décision, sont tous des éléments essentiels des processus réglementaires de classe mondiale.

Comme l’indique la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie, il est essentiel de continuer à investir dans les domaines technologiques émergents présentant un fort potentiel pour résoudre les défis actuels et futurs en santé afin de favoriser un écosystème de la génomique sain et durable. Il convient de mettre davantage l’accent sur les médecines de précision, comme les thérapies cellulaires et géniques, l’ARN et les vecteurs viraux, et les anticorps monoclonaux, ainsi que sur des infrastructures de diagnostic et d’essai précises et rapides. Les investissements dans ces domaines permettront de mieux cibler les cancers et les maladies rares, et d’obtenir de meilleurs résultats pour les patients. De plus, ils constituent un élément crucial d’une politique sur les maladies rares globale et efficace, qui devrait compléter la SPG.

Les défis et les possibilités du paysage canadien de la génomique

Le domaine de la génomique comporte de nombreux défis, comme la fragmentation des ressources, des pratiques et des infrastructures entre les différents systèmes de santé provinciaux. De même, les différences en matière d’autorité et d’accès au dépistage et aux tests de diagnostic sont des obstacles qui doivent être levés à l’aide d’une approche politique coordonnée.

MNC et BIOTECanada ont élaboré une position de principe conjointe qui met en lumière les possibilités d’accroître la préparation de l’ensemble du système aux tests de diagnostic novateurs afin d’améliorer les résultats sur la santé, de mettre en place une infrastructure sanitaire, y compris un approvisionnement national fiable, et de positionner le pays pour qu’il bénéficie des investissements futurs en recherche et développement. L’industrie biopharmaceutique novatrice recommande d’entretenir un dialogue entre parties prenantes sur les six domaines suivants, qui sont examinés plus en détail dans la position ci-jointe :

  1. Amélioration des tests de dépistage financés par l’État pour soutenir tous les citoyens;
  2. Coordination et anticipation des besoins futurs;
  3. Transparence et responsabilisation;
  4. Évaluation des technologies de la santé adaptée au contexte;
  5. Établissement des priorités d’évaluation en fonction des besoins des patients et du système de santé;
  6. Rôle approprié de l’industrie et des autres parties prenantes dans les tests de diagnostic.

De plus, il existe un certain nombre de possibilités que la SPG devrait exploiter et qui nécessitent une coopération étroite avec d’autres partenaires du système de santé et du domaine de l’innovation.

  • Accroître la prévisibilité de la réglementation relative aux produits novateurs : les changements réglementaires imminents du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) représentent toujours un risque important pour l’accès aux nouveaux médicaments au pays. Les Lignes directrices du CEPMB doivent être finalisées avec soin afin de favoriser un accès rapide aux futures médecines de précision, comme les thérapies cellulaires et génétiques, l’ARN et les vecteurs viraux, et les anticorps monoclonaux.
  • Favoriser l’amélioration continue de l’efficacité de la réglementation et de l’accès au marché : Santé Canada devrait continuer à s’appuyer sur son cadre réglementaire agile pour améliorer les possibilités d’examens continus et simplifier la voie d’accès des médicaments pour les maladies rares, y compris en établissant une définition appropriée.
  • Intégrer des tests dans les systèmes de santé : des incohérences subsistent en raison du manque de ressources pour effectuer les tests et à cause des écarts entre les délais des différents centres où sont réalisés les tests dans les provinces. Il est urgent de mieux intégrer les tests dans les systèmes de soins de santé et d’avoir une stratégie axée sur la formation pour aider la main-d’œuvre dans ce domaine si l’on veut que les Canadiens reçoivent des soins en temps opportun, obtiennent des résultats sur la santé optimaux et aient accès à des systèmes de santé efficaces, durables et résilients.
  • Normaliser le dépistage néonatal pour tous les nourrissons : un dépistage néonatal normalisé pourrait remédier aux incohérences actuelles au sein des administrations provinciales pour de nombreuses maladies, dont la maladie d’Aran-Duchenne.
  • Améliorer l’infrastructure des données et l’accès aux données pour toutes les parties prenantes : le Canada bénéficierait d’une infrastructure de données sophistiquée et interconnectée, que les chercheurs, les parties prenantes et les membres de l’industrie novatrice pourraient consulter pour mieux orienter leurs décisions cliniques et leurs décisions en matière de recherche et de financement. Le gouvernement fédéral devrait envisager de procéder à des investissements ciblés dans ce domaine (voir les commentaires de MNC en lien avec les consultations relatives à une politique canadienne sur les maladies rares soumis en mars 2021 et en septembre 2021).

Nous vous remercions de votre attention pour les points mentionnés ci-dessus. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions et sommes impatients de poursuivre la discussion sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie pancanadienne en matière de génomique.

Cordialement,

Declan Hamill
Vice-président, Politiques, réglementations et affaires juridiques

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