Le Canada doit mettre en place un plan d’action sur les antibiotiques
Faites part de vos réflexions et contribuez à prévenir la prochaine crise sanitaire
La résistance aux antibiotiques et à d’autres médicaments représente une menace émergente pour la santé publique mondiale. Découvrez comment le Canada peut prévenir une crise de grande ampleur et garantir l’accès aux antibiotiques dont nous avons besoin tant aujourd’hui que demain, et répondez au sondage ci-dessous.
Qu’est-ce que la résistance aux antimicrobiens?
Les antibiotiques et autres antimicrobiens sont des médicaments couramment prescrits pour traiter un large éventail de maladies infectieuses. Cependant, comme les virus ont évolué, nos traitements doivent en faire autant. Lorsque les bactéries évoluent au point que les médicaments existants ne sont plus capables de les tuer, il peut en résulter des infections résistantes aux traitements qui ont des conséquences souvent mortelles. C’est ce qu’on appelle la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Les infections résistantes aux médicaments causent 1,27 million de décès dans le monde chaque année.
Des recherches récentes ont révélé que des 18 nouveaux antibiotiques approuvés et lancés commercialement dans 14 pays à revenu élevé au cours des 10 dernières années, seuls deux ont été introduits au Canada – le plus petit nombre de tous les pays de la liste.
Pourquoi est-ce important?
Accès des patients canadiens aux nouveaux antibiotiques par rapport aux autres pays
Le Canada a besoin de nouveaux antibiotiques
Les antimicrobiens sont essentiels à notre santé. Si nous ne le reconnaissons pas maintenant et ne veillons pas à mettre en place un plan efficace pour minimiser le risque d’apparition de la résistance et pour maximiser la protection de la santé des patients, nous mettons en péril l’ensemble de notre système de santé.
Au Canada, nous utilisons encore des antibiotiques mis au point il y a plusieurs décennies pour traiter de nouvelles formes de virus qui viennent d’apparaître.
La communauté mondiale de la santé appelle tous les pays à participer en s’engageant à établir une feuille de route claire pour récompenser le développement de nouveaux médicaments antimicrobiens par des incitatifs économiques. La RAM est une menace considérable pour la santé publique, mais, grâce à la collaboration, à des investissements rapides et à l’action des gouvernements, il est possible d’éviter une crise de grande ampleur et de préserver l’accès aux antibiotiques dont la population a besoin tant aujourd’hui que demain. Toutefois, à l’heure actuelle, les différences entre les pays en matière de développement et d’innovation sont parfois flagrantes.
Quelle est la solution?
Considérant que le Canada fait partie des principaux pays en développement et qu’il a une longue histoire d’innovation en soins de santé, y compris la découverte de l’insuline, il est inacceptable qu’il ne soit pas déjà à l’avant-garde de cet enjeu. Alors que les autres s’activent et agissent, le Canada continue d’investir trop peu en recherche et développement. Depuis 2019, dans chaque lettre de mandat ministériel, le gouvernement fédéral inclut la nécessité de s’attaquer à la RAM, mais nous n’avons vu aucun plan d’action à cet effet.
Le développement et la mise en œuvre d’un cadre prévoyant des investissements solides garantiront que les patients sont protégés et reçoivent le traitement antibiotique approprié.
De nouveaux antimicrobiens novateurs sont essentiels pour protéger la santé de la population.
Protéger contre la résistance future
Protéger contre les éclosions de maladies infectieuses
Avoir accès au bon antibiotique pour le traitement
Protéger les hôpitaux contre la transmission
Assurer la sécurité des patients pendant les actes médicaux
Aucun pays, y compris le Canada, n’était préparé à la dernière crise sanitaire mondiale. Si une prochaine pandémie devait frapper à notre porte, nous devons être prêts à fournir les médicaments nécessaires pour protéger la santé de l’ensemble de la population.
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Foire aux questions
Vous avez une question sur les antimicrobiens, la résistance ou la façon dont le Canada peut agir? Consultez la foire aux questions ci-dessous.
Q: Que sont les antimicrobiens?
R: Les antimicrobiens sont l’une des découvertes les plus importantes de l’histoire de la médecine. Ils comprennent les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires, qui sont les médicaments que nous utilisons pour prévenir et traiter les infections chez les humains, les animaux et les plantes.
Q: Qu’est-ce que la RAM?
R: La résistance aux antimicrobiens (RAM) se produit lorsque des microbes (bactéries, virus, parasites et champignons) développent une résistance aux médicaments qui permettaient de les guérir, comme les antibiotiques. On appelle ces microbes résistants des supermicrobes.
Q: Pourquoi les Canadiens doivent-ils s’inquiéter de la RAM?
R: Des recherches menées avant la pandémie de COVID-19 ont montré que déjà plus d’un quart des infections au pays résistent aux antibiotiques de première ligne. Aujourd’hui, plusieurs nouveaux antibiotiques (des médicaments auxquels les microbes n’ont pas encore appris à échapper) ont été approuvés dans d’autres pays, mais ne sont toujours pas offerts au Canada.
Q: Pourquoi utilisons-nous des médicaments aussi dépassés pour traiter les infections?
R: Pour plusieurs raisons, comme le coût de la recherche et du développement, et le fait que les compagnies pharmaceutiques voient le Canada comme un marché relativement petit. Par conséquent, moins de médicaments sont introduits et approuvés ici parce que le retour sur investissement n’est pas considéré comme suffisant. Cependant, de nombreux pays dans le monde envisagent d’adopter des politiques visant à encourager la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques, et le Canada devrait faire de même.
Q: Le Canada a-t-il actuellement un plan pour remédier à cette situation?
R: Le gouvernement fédéral a reconnu la menace de la RAM et le besoin urgent d’agir en publiant le Cadre d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens et l’utilisation des antimicrobiens par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada en 2017. Il a aussi inclus la nécessité de s’attaquer à la RAM dans chaque lettre de mandat ministériel depuis 2019. Ce qui lui manque, c’est un plan d’action.
