The Hill Times,
Lettre à l’éditeur

Journal The Hill Times
Lettre à l’éditeur
Publiée le 1er juillet 2020

Traduit de l’anglais

Objet : La deuxième consultation du CEPMB sur les nouvelles règles d’établissement des prix des médicaments portera sur l’accès aux médicaments

Des données récentes provenant de diverses sources confirment ce que l’industrie canadienne des médicaments novateurs soutient depuis plus de trois ans maintenant : les changements apportés récemment par Santé Canada au Règlement sur les médicaments brevetés du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) auront un impact négatif sur l’accès des patients aux médicaments, sur l’investissement dans notre secteur des sciences de la vie et sur le lancement de nouveaux médicaments et vaccins au Canada.

Depuis la publication du nouveau Règlement du CEPMB en août dernier, les membres de Médicaments novateurs Canada (MNC) ont signalé plusieurs retards ou suspensions de lancement de médicaments, notamment pour les maladies rares et les médicaments oncologiques. L’analyse par MNC des données du Conference Board du Canada (CBdC) confirme qu’entre août 2019 et mars 2020, 30 à 40 % moins de dossiers de nouveaux médicaments ont été soumis à Santé Canada pour approbation dans les 12 mois suivant la première soumission mondiale, par rapport aux 3 années précédentes (24 %); et deux fois plus de médicaments (42 %) déjà approuvés par Santé Canada ont connu un retard dans leur lancement de plus de 6 mois, comparativement aux 3 années précédentes. L’analyse des données du CBdC par MNC a également montré qu’au cours des onze mois ayant suivi la publication du nouveau Règlement, le Canada commence déjà à constater une diminution de la part des essais cliniques de médicaments financés par l’industrie mondiale. Une autre analyse récente réalisée par IQVIA se penchant sur les lancements de nouveaux médicaments au Canada— l’une des principales sociétés mondiales de données sur les soins de santé, les essais biopharmaceutiques et les essais cliniques — est parvenue à une conclusion similaire : 2019 a vu une baisse importante au Canada du nombre et de la part mondiale de lancements de nouveaux médicaments— à moins de la moitié de ceux observés ces dernières années.

De même, une nouvelle étude évaluée par les pairs publiée cette semaine par l’Institut canadien des politiques de santé réfute les affirmations du CEPMB qu’il n’existe aucune preuve reliant les prix des médicaments à l’accès aux médicaments et aux investissements en R et D, Bien au contraire, l’économiste en santé Yanick Labrie a effectué un examen détaillé de la littérature et a constaté qu’il existe en fait un grand nombre de preuves reliant directement les prix et la réglementation des prix aux investissements en R et D et à l’accès aux nouveaux médicaments. Sur 49 études ayant examiné cette question précise, 44 ont révélé qu’il existe une relation négative importante entre le contrôle des prix des médicaments avec soit les investissements en R et D ou l’accès aux médicaments ou les deux, ou une relation positive importante entre les niveaux de prix des médicaments avec soit les investissements en R et D ou l’accès aux médicaments ou les deux.

Cette recherche se joint à d’autres confirmant que les dangers d’impact négatif des changements du CEPMB sont réels et importants, non seulement pour le secteur des sciences de la vie au Canada, mais plus important encore, pour les millions de patients canadiens qui dépendent de nouveaux médicaments et vaccins. Heureusement, il n’est pas trop tard pour trouver une solution permettant d’éviter ce résultat. L’industrie est prête à offrir, comme nous le sommes depuis  ces trois dernières années, des alternatives qui éviteront les répercussions négatives du Règlement modifié, tout en permettant à Santé Canada d’atteindre ses objectifs de politique publique. Nous espérons que le gouvernement s’avérera un partenaire collaborateur.

Pamela Fralick, présidente, Médicaments novateurs Canada

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