Rencontrer: Marie-Maxime Bergeron

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Marie-Maxime Bergeron, survivante d’une septicémie

En mai 2019, Marie-Maxime Bergeron allaitait sa petite fille de 13 mois lorsqu’elle a commencé à ressentir une douleur au sein gauche; une cloque de lait semblait s’être formée. Sans s’en soucier, elle a continué ses activités quotidiennes. Trois jours plus tard, elle se retrouvait à l’hôpital avec d’atroces souffrances, luttant pour sa vie. Les médecins ont déterminé qu’elle souffrait d’une septicémie qui avait provoqué un choc septique, le tout causé par un abcès de la taille d’une balle de baseball dans sa poitrine.

Marie-Maxime explique que ce qui lui a sauvé la vie, c’est la rapidité de sa visite chez le médecin, son transfert expéditif vers l’hôpital le plus proche, l’identification correcte de sa maladie et, surtout, le fait de recevoir un traitement efficace en temps opportun.

Médicaments novateurs Canada (MNC) a récemment eu l’occasion de s’entretenir avec cette mère de deux enfants et survivante d’une septicémie. Découvrez ci-dessous l’expérience de Marie-Maxime.

MNC : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours avec la septicémie?

Marie-Maxime : Tout s’est passé très vite. J’ai ressenti une douleur aiguë au sein, mais j’ai pensé que cela devait être dû au fait que j’allaitais à l’époque. Cependant, après avoir enduré des douleurs et des malaises qui ne semblaient qu’empirer pendant trois jours consécutifs, je savais que quelque chose n’allait pas. Je pensais avoir la grippe, mais je suis allée voir mon médecin de famille par précaution. C’était vraiment le bon moment; dès que je suis arrivée au cabinet, je me suis évanouie et quand je me suis réveillée, j’ai commencé à vomir abondamment. Les médecins ont rapidement pris la décision de m’envoyer à l’hôpital le plus proche en ambulance.

À l’hôpital, on m’a administré du liquide de réanimation, ce qui a contribué à améliorer ma pression artérielle. Il a fallu quelques heures supplémentaires pour que le personnel des urgences détermine que je souffrais d’une septicémie qui avait provoqué un choc septique, le tout causé par un abcès de la taille d’une balle de baseball dans ma poitrine. Après 24 heures en observation, j’ai été transférée dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital.

Marie-Maxime Bergeron
Marie-Maxime Bergeron avec ses deux filles

À l’époque, je n’avais vraiment aucune idée qu’un choc septique pouvait entraîner la défaillance de plusieurs organes. Mes reins, mon foie et mes poumons ont tous été considérablement affectés. Le degré d’atteinte des organes d’une personne par un choc septique dépend de la vitesse avec laquelle les médecins administrent le bon traitement et de la manière dont le corps y répond. Les médecins ont rapidement pu identifier que je luttais contre une infection sanguine invasive à streptocoque A. J’étais littéralement à quelques heures de la mort. Heureusement, une fois que les médecins ont pu identifier correctement l’antibiotique nécessaire au traitement de mon infection sanguine, ma santé a commencé à s’améliorer. Après le quatrième jour aux soins intensifs, mes marqueurs sanguins et mes signes vitaux s’étaient considérablement améliorés et j’ai pu rentrer chez moi au sixième jour. Ce qui a suivi, c’est un mois rempli de rendez-vous chez le médecin et de tests.

MNC : Comment l’accès rapide aux médicaments a-t-il eu une incidence sur votre parcours en tant que patiente?

Marie-Maxime : Cela m’a tout simplement sauvé la vie. Je suis consciente de la grande chance que j’ai eue. Mes organes se sont complètement rétablis et je n’ai subi aucune amputation – ce qui est très fréquent après avoir survécu à un choc septique.

Dans mon cas, mon corps a répondu positivement à l’antibiotique avec lequel ils m’ont traité, cependant, dans les cas d’autres personnes, certaines infections ne répondent pas toujours bien à l’antibiotique administré. L’antibiorésistance, également appelée « résistance aux antimicrobiens », est les infections causées par des bactéries qui ne répondent pas aux antibiotiques traditionnels. C’est un problème croissant dans le monde entier.

J’ai beaucoup de chance que les médecins aient pu identifier l’antibiotique approprié assez rapidement pour traiter mon choc septique et que mon corps ait effectivement réagi de façon positive à cet antibiotique. Malheureusement, ce ne sont pas toutes les personnes qui ont une septicémie qui reçoivent un traitement en temps opportun ou même le bon diagnostic.

MNC : Qu’aimeriez-vous voir changer dans l’approche du Canada en matière de résistance aux antimicrobiens (RAM)?

Marie-Maxime : J’espère qu’un jour, au Canada, nous développerons de manière efficace un type de médicament qui ne crée aucune résistance. J’espère aussi qu’un jour les médecins du Canada puissent développer efficacement des méthodes de diagnostics qui permettent d’identifier la septicémie beaucoup plus rapidement.

Il est également très important d’éduquer davantage les gens à propos de la septicémie. Avec la COVID-19, nous avons constaté une augmentation des cas de septicémie et, malheureusement, certains des décès dus à la COVID-19 ont eu lieu parce que les personnes ont souffert d’une septicémie. Une fois que la maladie a affecté une personne, son corps tente de combattre l’infection et, ce faisant, arrête le fonctionnement des organes et tue des tissus sains. Au cours des prochaines années, la septicémie sera au premier plan des défis majeurs liés à la santé au Canada. Il est extrêmement important de savoir ce qu’est la septicémie, car elle peut toucher la vie de n’importe qui à n’importe quel moment; elle ne fait aucune discrimination.

Il sera extrêmement important pour notre futur d’accroître l’innovation en matière de médicaments pour la septicémie et l’éducation à propos de celle-ci dans le pays.


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